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Photo du rédacteurSepanlog

Petite histoire du Saule "têtard"


Ultime témoignage de pratiques rurales traditionnelles, le saule dit « têtard » parsemait autrefois les paysages de nos campagnes, faisant partie intégrante de la vie paysanne. Sa silhouette trapue et déformée, en grosse tête si caractéristique, provient d’un mode de gestion spécifique : tout au long de sa croissance, la tête de l’arbre subit une taille régulière, toujours sur une même hauteur, provoquant des bourrelets de cicatrisation et des branches en rameaux.

Saules têtards dans le marais - RNN de l'étang de la Mazière

Ces opérations de taille régulière (recépage) avaient une utilité à une époque encore récente. Les branches étaient utilisées comme bois de chauffage ou de cuisson des aliments, l'osier pour la vannerie (paniers, corbeilles, nasses), et les pieds délimitaient les parcelles et les fossés, offrant de l’ombrage au bétail.

Mais le saule têtard offre d’autres avantages, notamment celui d’être un abri de choix pour la faune sauvage. Ainsi, les cavités formées par les tailles régulières offrent refuge aux insectes, petits mammifères (chauves-souris, lérot, etc), ainsi qu’aux oiseaux cavernicoles, notamment la Chouette Chevêche, espèce indissociable des paysages clairsemés, des pâturages humides à saules têtards et des vergers de hautes tiges.

Si les saules têtards ont quasi disparu de nos paysages ruraux, la RNN Etang de la Mazière maintient cette technique de taille dans ses milieux prairiaux afin de restaurer cette composante familière du paysage bocager.

Côté pratique :

Si vous souhaitez avoir un saule têtard chez vous, prélevez un plançon de 2 à 3 mètres de long sur un Saule blanc ou un Saule fragile adulte, entre novembre et mars et hors période de gel. Coupez la base du plançon en biseau et plantez le plançon sur un terrain humide, à 1 mètre de profondeur. Dès la première année, pendant la période de repos végétatif (novembre à mars), supprimez les bourgeons situés sur la partie inférieure du Saule, mais conservez ceux de la partie supérieure. Dès la deuxième année et pendant les dix premières années, procédez à un recépage total des rejets (partie haute du saule) tous les 2 à 3 ans. Après dix ans, vous pouvez espacer les recépages tous les cinq ans.

A bientôt dans la nature !


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